Cher ami,
Le mois dernier, pour une raison que j'ignore, un collègue pirate m'a demandé si je pouvais conduire un aristocrate français de Nassau à la Nouvelle-Orléans. Ce que je fis, car la paie était exceptionnelle, crois-moi !
Figure-toi que j'ai beaucoup discuté avec ce monsieur. C'est un érudit incroyable. J'ai appris des choses fantastiques. Il se trouve qu'il se passionne pour l'antiquité. Il m'a appris qu'avant l'avènement de Rome, les pirates régnaient en mer Méditerranée. Bien plus que maintenant dans les Caraïbes ! La piraterie était une activité légale, c'était une manière de s'enrichir comme une autre. Aristote disait que c'était des commerçants comme les autres, en plus violents. A l'époque, les pirates forçaient les populations à se barricader, sur terre comme sur mer. Les cités côtières étaient des forteresses, autant pour se protéger des tribus ennemies que des pirates. Les grecs et les macédoniens passaient leur temps à ferrailler contre ces forbans des mers, qui étaient parfois des peuples entiers, gouvernés par des rois ! Comme les Illyriens, les Crétois ou les Ciliciens...
Tout cela a changé à mesure que les romains ont étalé leur emprise sur la Méditerranée... Mais il reste un nombre considérable de trésors enfouis dans cette région. L'aristocrate, pour me remercier de le convoyer, m'a remis des documents établis par un chasseur de trésor français, qui a enterré une partie de ses trouvailles en Méditerranée et a consigné un lieu en particulier dans ces documents... Il m'a dit que si cela m'intéressait, nous pourrions garder ce trésor pour nous !
Je t'en prie, accepte de m'aider une nouvelle fois, aide-moi à déchiffrer ces documents.
Ton vieil ami,
Ben Gunn.